Fusillade en pleine rue, à Naples, entre deux groupes mafieux. Les passants s'affolent, courent dans tous les sens. Le petit Pippo, 6 ans, que les bras de son père, Matteo, n'ont pas suffi à protéger, est mortellement atteint. C'est la fin d'une famille, un peu la fin du monde, et le début de la tragédie fantastique que nous offre Laurent Gaudé...
Ici, le cadre de l'intrigue n'est pas une antiquité imaginaire, mais cette Italie méridionale qu'il avait su mettre en scène dans Le Soleil des Scorta (prix Goncourt, Actes Sud, 2004). C'est donc Pippo lui-même, revenu sur terre, qui se chargera d'éliminer l'homme qui l'a tué une vingtaine d'années plus tôt. Le roman navigue sans cesse entre ces deux périodes. Laurent Gaudé, qui connaît son métier, réussit à nous tenir en haleine tout au long de cette fable.